Dieu le Père, Guide du Mentor

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D I E U L E P È R E

Poursuivre la foi, pas la religion (suite)

Un christianisme approprié à la fois à la Bible et à la culture d’accueil confrontera ces perceptions erronées et, espérons-le, les fera changer.

Les traditions ont la vie dure

Toute discussion sur ce sujet doit prendre en compte le fait que les situations dans lesquelles la plupart des travailleurs interculturels travaillent aujourd’hui sont rarement des situations de pionniers. Ainsi, ceux qui enseignent la contextualisation s’adressent principalement à ceux dont la préoccupation majeure est d’apporter des changements dans des situations existantes plutôt que d’implanter des églises culturellement adaptées. En général, ceux qui apprennent ce qu’est la contextualisation se retrouvent à travailler avec des églises qui sont très attachées à leur approche occidentale du christianisme. C’est devenu leur tradition et elles ne sont pas prêtes à la changer. Les responsables de nombreuses églises de ce type n’ont peut-être jamais vu de christianisme culturellement approprié et n’ont probablement pas la capacité de l’imaginer. Et s’ils peuvent imaginer une telle approche, il est peu probable qu’ils veuillent risquer ce qui leur est familier dans l’espoir d’obtenir une plus grande cohérence culturelle. Pour beaucoup d’entre eux, le risque de perdre leur poste peut être très réel puisque leurs collègues, attachés à la préservation de la tradition « sacrée », peuvent se soulever contre eux et les évincer de leurs paroisses. Nous devons donc apprendre non seulement les principes de l’adaptation culturelle, mais aussi ceux de la communication efficace. Et cela doit être associé à la patience et à la prière, ainsi qu’à la volonté de faire les bonnes suggestions si on nous le demande. La peur d’ouvrir la porte à une forme aberrante de christianisme est un obstacle majeur pour beaucoup, en particulier pour ceux qui ont reçu une formation théologique. Ils voient le « christo-paganisme » latino-américain et s’éloignent de ce qui est appelé chrétien mais ne l’est pas vraiment. Craignant qu’en s’écartant du christianisme occidental qu’ils ont reçu, ils risquent de voir les gens aller trop loin, ils se rabattent sur le familier et ne font rien pour le changer, quel que soit le degré d’incompréhension qui peut exister dans la communauté des non-croyants quant aux véritables significations du christianisme. La peur du syncrétisme

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