Jésus coupé de l’image
Rassembler l’histoire
Anselme a mis l’accent sur la substitution du Christ à la croix comme une dette de l’humanité pécheresse envers Dieu. Cette approche juridique était conforme aux idées contemporaines sur la jurisprudence. La vue subjective (humaniste) d’Abélard (1079-1142) coïncide avec celle d’Anselme (vue latine). Alors que la vue latine d’Anselme reconnaissait un paiement de la dette (une transaction objective en dehors de l’humanité), la vue subjective d’Abélard mettait l’accent sur le changement à l›intérieur d’une personne en raison de l’œuvre sacrificielle de Jésus à la croix. « Pour Abélard, la croix ne visait pas tant à supprimer une barrière objective entre Dieu et les hommes qu’à démontrer à l’humanité l’amour inégalable de Dieu. 147 Christ était considéré comme le serviteur-enseignant aimant. Au lieu d’une transaction légale où l’homme échangeait la repentance contre la justification, Abélard soulignait que l’homme devait offrir la repentance pour qu’il soit rendu capable de mener une bonne vie. Cette vue s’est enracinée dans le libéralisme au cours des années 1900 et se perpétue aujourd’hui dans la tradition de la justice sociale. Les vues unidimensionnelles ultérieures Anselme et Abélard ont présenté deux points de vue « unidimensionnels » différents à propos de l’œuvre de Jésus. Chacun d’eux a présenté une seule raison pour l’œuvre du Christ, au lieu de la considérer comme l’ une des nombreuses victoires du Christ. Les théologiens qui sont venus plus tard ont continué cette vue « unidimensionnelle » et ont avancé d’autres points de vue sur l’expiation, comme celui de la substitution pénale (Charles Hodge, 1797-1878). 148 Certaines versions du point de vue de Hodge existent encore aujourd’hui.
Depuis Anselme et Abélard, la vue classique (Christus Victor) est tombée en désuétude, bien que Luther ait tenté d’y donner une
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