La Bible et l ’Avenir (The BIble and the Future - French Edition)

Huitième Leçon La bienheureuse espérance : les nouveaux cieux et la nouvelle terre et le royaume de Dieu consommé

La bienheureuse espérance de « Que ton règne vienne ! » Produit de l’intensité, du désir, de l’humilité et de la certitude – en même temps ! Il est absolument non biblique d’établir une séparation radicale et dualiste entre le présent et l’avenir, comme si l’eschaton était une réalité actuellement étrange et totalement inconnaissable. De même que le Catéchisme relie la deuxième supplication de la Prière du Seigneur à notre soumission continue « de plus en plus » à la Parole et à l’Esprit (Q. 123), de même la prédication et la promesse eschatologiques continuent toujours à fonctionner dans le présent comme un réconfort et une admonition. Naturellement, cette doxologie est liée à l’eschaton, mais elle n’est en aucun cas étrangère à la vie dans le présent. La doxologie est essentiellement liée à la foi et à l’amour véritables. Ce chant de louange n’est pas une reconnaissance et une soumission impuissantes à la puissance du Christ, comme la confession de l’homme possédé d’un esprit impur : « Je sais qui tu es: le Saint de Dieu » (Marc 1:24 ; cf. 3:11). Non, c’est une doxologie aux formes innombrables, pleine d’adoration, de gratitude, de douceur et de louange. Dans notre vie terrestre actuelle, avec son « pas encore », cette doxologie vient lorsque la parole du Christ habite richement en nous et que nous chantons « des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels », en rendant grâce à Dieu dans nos cœurs (Col 3:16). La doxologie, tant qu’elle est chantée sur la terre, continue d’être assombrie par les déficiences qui caractérisent cette vie, notamment l’égocentrisme religieux. Mais si les puissances du siècle à venir n’opèrent pas dans cette vie (Hé 6:5) , notre perspective sur l’eschaton s’estompera, et l’harmonie de la prière, de l’action de grâces et de la vigilance sera perturbée (Col 4:2s). L’eschatologie dégénère alors simplement en un dernier chapitre de dogmatique, un futurisme sans intérêt et sans attrait, un âge futur sans mot pour le présent. La doxologie est réduite au silence ; et quand cela se produit, il en résulte une grande crise de la persévérance, car seule la doxologie offre une résistance contre les pièges, les tentations et les ténèbres qui rôdent encore dans la dispensation actuelle du « pas encore ». Ainsi, l’ensemble de l’attente eschatologique peut finalement être récapitulé dans la célèbre pétition : « Que ton règne vienne ». Si nous comprenons quelque chose ici, c’est que nos prières aussi sont testées – testées pour le sérieux avec lequel elles prennent leur place dans la vie chrétienne. Sur ce point, l’évangile est clair : la prière « Que ton règne vienne » est irréelle et sans valeur si l’on ne comprend pas son sens et ses conséquences. Dans le domaine de l’eschatologie, de nombreuses questions subsistent pour nous rappeler que nous ne voyons encore que dans un miroir, faiblement (1 Cor. 13:12). Mais aucune de ces énigmes

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