Interprétation biblique, Cahier d'exercices de L'étudiant
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I N T E R P R É T A T I O N B I B L I Q U E
Récits, Théologie et Eglise (suite)
ressuscité des morts qu’en tant que proposition centrale d’espoir. Ce qui compte, ce sont les implications que l’histoire de la résurrection a pour nous dans notre vie et dans le maintien de notre vision de la vie et de la mort. Sinon, vous avez un reportage, pas un évangile.
Troisième Proposition : les récits restent normatifs.
Nous avons vu dans le premier chapitre de ce livre que toute la théologie n’est qu’une réflexion sur l’histoire originale. Pour tester une théologie, nous devons toujours revenir sur le passé (et son déroulement ultérieur). Dans cette mesure, les récits bibliques resteront toujours normatifs. Il faut, cependant être prudent. Certains peuvent revenir au récit original et en faire une idole; c’est à-dire qu’ils le prendront comme un document rigide et fini, le détacheront de son histoire, contemporaine et ultérieure, et le forceront à rester comprimé et restreint. C’est la faute des littéralistes ou des fondamentalistes. Les traditions évoluent à travers les récits : c’est cela la nature des récits importants et critiques. Les gens « capturés » par le récit, son héros ou héroïne et son message, veulent non seulement partager une expérience mais aussi partager une expérience fidèle à l’histoire originale. D’où les deux fonctions de la tradition : préserver et protéger. Préserver, c’est « transmettre », c’est ce que signifie littéralement le mot tradition. La protection peut nécessiter plus d’explications. Parce que les récits sont vraiment des métaphores étendues, ils sont ouverts. Ils sont librement adaptables et peuvent facilement être refondus et redistribués. Les détails, les noms et les emplacements sont facilement adaptés à différents publics et différents lieux. Nous le détectons même dans le court laps de temps de l’écriture des quatre évangiles. Pourtant, une frontière est implicitement établie au-delà de laquelle la flexibilité peut ne pas aller et être toujours fidèle à l’histoire fondatrice. Pour prendre un exemple profane : le Père Noël peut se métamorphoser assez facilement au fil des siècles. Il peut être grand ou petit, lisse ou barbu, vêtu de violet ou de vert, rond ou mince comme Ichabod Quatrième Proposition : les traditions évoluent à travers les récits.
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