Interprétation biblique, Cahier d'exercices de L'étudiant

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I N T E R P R É T A T I O N B I B L I Q U E

Récits, Théologie et Eglise (suite)

Crane. Mais le Père Noël ne peut jamais être un abuseur d’enfants. Après tout, il dérive de Saint-Nicolas, qui dérive de l’Enfant Jésus, qui dérive du Père de tous les dons. La tradition fondamentale ne permettrait pas un lien entre le Père Noël et le mal au moment où tout son poids pèse sur la bienveillance et la gentillesse. Dans tout le parcours, quelque part la tradition protégerait l’image de la contradiction intrinsèque. Les récits bibliques sur Jésus évoquent le même processus de protection. C’est là que la tradition de l’église s’intègre. Et puisque les récits sur Jésus sont variés, des traditions variées non seulement surgiront mais seront tout à fait légitimes.

Cinquième Proposition : les récits précèdent et produisent l’église.

Nous l’avons noté très tôt. L’histoire existe d’abord, puis les gens sont saisis par elle, la savourent, y réfléchissent, la racontent, la préservent et la transmettent (tradition). Lorsque de nombreuses personnes sont prises par la même histoire, y croient et la célèbrent, vous avez une église.

Sixième Proposition : les récits impliquent la censure.

Cette proposition est le résultat logique des deux précédentes. Si vous avez une tradition dédiée à la préservation et à la transmission de l’histoire de base, et si vous avez une église pour vivre et célébrer l’histoire de base, alors ceux du groupe qui, à tout moment, pourraient radicalement contredire l’histoire essentielle doivent être traités. C’est assez courant dans tous les horizons. C’est là que nous arrivons - dans toute religion, gouvernement ou université – à la censure, la réprimande et l’excommunication. Une large latitude peut être autorisée, mais pas jusqu’à contredire ce que l’histoire représente. Un groupe des libertés civiles ne pouvait pas, par exemple, tolérer un fanatisme manifeste. Bien sûr, comme l’histoire l’a montré, les gens ont tendance à être beaucoup plus restrictifs que ce qu’ils perçoivent comme la « vraie » tradition. L’orthodoxie d’une personne peut être l’hérésie d’une autre, selon qui détient le pouvoir. Mais c’est à côté de ce dont il est question ici. Le fait est que lorsque l’histoire donne naissance à la tradition et à une église, la censure est impliquée tôt ou tard. (Très vite, en fait, comme nous l’apprenons des épîtres de Paul.) Dans notre tradition catholique, c’est l’origine des sanctions et des excommunications.