Racines sacrées

A l l e r d e l ’ ava n t e n r e g a r da n t e n a r r i è r e

parce qu’elles étaient plus proches dans le temps et dans l’espace des événements extraordinaires de Jésus de Nazareth dans le monde ? Leur façon de faire, étant ancienne, est-elle vraiment « au goût du jour » en soi ? Nous répondons sans équivoque : non ! Nous ne devons pas considérer les cinq premiers siècles de la foi comme une sorte de zone « sans hérésie ni immoralité », ce qui suggère que tout ce qu’ils ont fait et dit est au-delà de la critique et de l’examen. Nous ne devrions pas non plus suggérer que toute chose ancienne, en soi, est de ce fait vraiment bon. Pour nous, la vérité est plus que des idées ou des affirmations anciennes ; pour nous, la vérité s’est incarnée dans la personne de Jésus de Nazareth, et les Écritures expriment de manière souveraine et définitive la signification de sa révélation et de son salut dans l’histoire. Nous ne pouvons pas accepter des choses simplement parce qu’elles sont supposées avoir été faites ou commencées dans le passé. Étonnamment, la Grande Tradition elle-même nous invite à faire preuve d’esprit critique, à lutter pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes (Jude 3). Nous sommes appelés à embrasser et à célébrer la tradition reçue des Apôtres, enracinée et interprétée par les Saintes Écritures elles mêmes, et exprimée dans la confession et la pratique chrétiennes. Alors que Tjorhom propose sa propre liste de dix éléments du contenu théo logique de la Grande Tradition qui, selon lui, méritent d’être réinterprétés et considérés 3 , je crois qu’il existe sept dimensions claires de cette foi et de cette pratique chrétiennes fondamentales que nous devrions chercher à comprendre. D’un point de vue biblique et spirituel, je crois que ces sept dimensions peuvent nous aider à comprendre ce que l’Église primitive croyait, et ce que ces croyances signifiaient pour leur culte, leur discipulat et leur rayonnement dans la société où elle vivait. Sans aucun doute, ces croyants ont défendu notre foi vivante en Jésus-Christ et ont témoigné avec audace de sa promesse de salut au milieu d’une génération païenne et tordue. C’est à eux qu’a été confiée la tâche de consolider

3 Ibid ., pp. 27-29. Les dix éléments de Tjorhom sont présentés dans le contexte de son ouvrage, où il défend également les éléments structurels et les implications œcuméniques de la récupération de la Grande Tradition. Je suis tout à fait d’accord avec l’idée générale de son argumentation qui, comme ma propre conviction, affirme qu’un intérêt renouvelé pour la Grande Tradition et son étude peuvent renouveler et enrichir l’Église contemporaine dans son culte, son service et sa mission.

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